Pollution au lait de chaux sur l’Airou
Le 28 avril 2022 une pollution de l’Airou a été constatée à Ver, en aval de la station de pompage et de traitement de l’eau; cette dernière se situant à une centaine de mètres de la confluence de l’Airou avec la Sienne.. Cette structure est paradoxalement à l’origine de cet empoisonnement. En effet, c’est l’une des substances chimiques utilisées pour rendre l’eau sans danger pour notre santé, qui a entraîné la mort des êtres vivants mis en contact avec ce composé.
Les nombreuses mortalités de poissons et de lamproies de Planer ont permis de rendre visible cette pollution ainsi que sa violence. Cependant, celle-ci ne s’est pas limitée aux animaux de grosse taille. Les insectes et leurs larves, les crustacés, les mollusques, les bactéries, les algues et les autres végétaux aquatiques ont aussi subi les effets toxiques du lait de chaux ; Leur petite taille ou leur intérêt limité (médiatique, culturel,…) les ayant rendus invisibles. Et pourtant, ces êtres vivants jouent un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de nos rivières.
Quelques semaines plus tard, cet « incident » ne fait plus parti de l’actualité. Tout est redevenu « normal ». Cette normalité ne traduit pas pour autant le retour à une situation idéale. Les milieux aquatiques continuent d’être perturbés de façon chronique par des polluants rarement perceptibles mais bien présents.
Pour ceux qui en douteraient, la potabilisation des eaux superficielles, et plus particulièrement des eaux de surface, nécessite toujours d’importantes quantités de produits chimiques, eux-mêmes source potentielle de pollution.
C’est donc en toute discrétion que notre société continue à participer à la dégradation du monde vivant. Cette attitude n’est pas la meilleure perspective d’avenir car, sauf erreur, nous sommes vitalement dépendants de ce monde vivant… A moins qu’un pouvoir surnaturel nous ait attribué un statut particulier nous permettant de survivre à cet effondrement annoncé de la biodiversité.